
Eric Sleichim
2020
© Guy Kokken

eric sleichim
2013 © Guy Kokken

eric sleichim
2013 © Guy Kokken

eric sleichim
2008 © bart dewaele / de standaard

eric sleichim 1995 © marie-françoise plissart

eric sleichim 1993 © martin grimes

eric sleichim 1985 © dirk pauwels

eric sleichim 1985 © dirk pauwels
eric sleichim
Une vie pour le saxophone
Eric Sleichim a étudié aux conservatoires de Bruxelles et de Liège. Dans les années 80 il fonde, avec Thierry de Mey, Peter Vermeersch et Walter Hus, le groupe Maximalist! qui, ensemble avec les premières productions d’Anne Teresa de Keersmaeker et de Wim Vandekeybus, conquiert les scènes internationales. En 1988 Eric Sleichim crée BL!NDMAN, un quatuor de saxophones avec une instrumentation traditionnelle qui développe de nouvelles techniques et qui – en recherchant continuellement la confrontation avec d’autres disciplines – élargit sensiblement le répertoire de l’instrument. Le nom de BL!NDMAN réfère à la revue “The Blind Man” que Marcel Duchamp édita à New York en 1917 et qui était basée sur l’idée dadaïste d’un aveugle qui guide le public à travers d’expositions d’art. Le point d’exclamation, quant à lui, réfère à Maximalist!.
Comme compositeur-saxophoniste Sleichim obtient une renommée internationale grâce à la façon très personnelle dont il joue de l’instrument. Il fait usage des clefs et des ressorts, de sons percussifs et gutturaux tout autant que des riches qualités tonales du saxophone. Ce qui, traditionnellement, est considéré comme secondaire, il en fait l’essentiel et réussit à créer, souvent en combinaison avec d’autres formes d’art, des mondes sonores jusque-là inouïs. Depuis 1988 il se produit régulièrement avec BL!NDMAN à l’étranger et y donne aussi des workshops sur les techniques non conventionnelles. Depuis 1983 le nom de Sleichim se porte garant de compositions très personnelles pour pièces de théâtre, chorégraphies, performances, films, vidéos artistiques, expositions et concerts, des compositions qu’il écrit surtout pour BL!NDMAN, à la demande d’organisateurs divers.
Au début de sa carrière il compose “Visiting the Sound” (1985) pour le Festival van Vlaanderen, “Chambres d’Amis” (1986) pour le Musée d’Art Contemporain de Gand et l’Opéra de la Monnaie, “Five Movements for Beuys”(1988) pour le Festival ‘Les Années Choc’. Dans les années 90 il crée “Poortenbos” (1989) pour solo, duo, trio et quatuor de saxophones et produit en 1990 le CD du même nom pour la maison de disques Sub Rosa. En 1991 il écrit “Motus” pour quatuor de saxophones en sourdines et pour l’ouverture de Documenta IX il conçoit “Verwicklungen/Les Anamorphoses” (1992). Dans “Aleatoric Variations 1 & 2”(1995-96) il développe un programme autours d’oeuvres aléatoires et pour l’exposition prestigieuse ‘Victor Horta’ au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles il crée le cycle “Extra Citaten/Ex-Citations” (1996).
Sleichim écrit aussi les musiques originales pour l’accompagnement live de quatre films muets: le film japonais “Kurutta Ippeiji” (1926) de Teinosuke Kinugasa, “Steamboat Bill Jr” de Buster Keaton (1928), “La chute de la Maison Usher”, le film muet d’épouvante de Jean Epstein (1928) et “Geheimnisse einer Seele” de G.W. Pabst (1926) – premier film traitant de la psychanalyse. Au milieu des années 90 il se consacre pour la première fois à des représentations multidisciplinaires comme “Momentum” (1994), “Breath” (1995), “Meer” (1997), “Dust makes Damage” (1998), et “Announced Movements” dans “Temporary Autonomous Zones” (2000) pour lesquelles il collabore avec des artistes de disciplines diverses; le metteur-en-scène Guy Cassiers, la cyber-artiste Ulrike Gabriel, l’artiste plasticien Trudo Engels, les vidéastes Peter Missotten et Geert Mul, les chorégraphes VA Wölfl et Amanda Miller, l’auteur Peter Verhelst et le musicien/improvisateur Gerry Hemingway.
Dans son oeuvre Eric Sleichim désire continuellement tendre la main vers d’autres disciplines. Comme jeune compositeur il fait d’abord la musique pour des pièces de théâtre de Toneelschuur et Het Onafhankelijk Toneel (1986-87). Dix ans après il reprend ce fil et collabore avec Guy Cassiers pour “De Sleutel”(1998) et “La Grande Suite” (2001) pour le Ro Theater de Rotterdam. Pour Ivo Van Hove et Toneelgroep Amsterdam il compose la musique pour le Shakespeare-marathon “Romeinse Tragedies” (2007) et pour “Teorema” de Paolo Pasolini (2009). Entre 1991 et 2002 Sleichim collabore également avec les chorégraphes Vicente Saez, Meg Stuart, Elisabeth Corbett et Anne Teresa de Keersmaeker. Pour Jan Fabre il conçoit la partition électroacoustique pour l’installation-vidéo “Angel of Death” qu’il interprète live et il compose la musique pour “L’histoire des Larmes” (ouverture du Festival d’Avignon 2005). Pour Sleichim Fabre écrit à son tour le texte original de l’opéra de chambre sur Antonin Artaud “Men in Tribulation” (KunstenFestivalDes Arts et HollandFestival 2004). C’est la première partie de la “Trilogie des Destins Tragiques” que Sleichim développe en tant que compositeur attitré de ‘Muziektheater Transparant’. Le deuxième volet “Intra Muros” (2007), dont Pier Paolo Pasolini est le personnage central, est basé sur un texte de Peter Verhelst, dans une scénographie de Jan Versweyveld. Le troisième volet “Stills” sera inspiré sur le personnage de l’écrivain Sylvia Plath (2011).
Dans sa recherche de possibilités inexploitées pour le saxophone, Eric Sleichim parcourt toutes les époques et se concentre, au tournant du 21e siècle, sur la musique ancienne. En 1999 il arrange les Partitas pour orgue de J.S.Bach pour en faire une lecture très personnelle pour saxophones. “BL!NDMAN PLAYS BACH” devient une production couronnée de succès qui tournera dans le monde entier et sera invitée à plusieurs reprises par Philippe Herreweghe. Ensuite il arrange dans “Multiple Voice” des oeuvres polyphoniques du 12e au 16e siècle, arrangements où le quatuor se multiplie au moyen d’un système de délais électroniques pour obtenir jusqu’à 36 voix. Dans “Chromatic Variations” il fait fusionner les saxophones avec un contre-ténor dans des motets chromatiques du 17e siècle et en 2003 il développe avec Paul Van Nevel un programme de musique ancienne et contemporaine pour BL!NDMAN et l’Ensemble Huelgas.
L’électronique prend une place de plus en plus éminente dans la composition de Sleichim. Un emploi très personnel de transformations en temps réel et de délais électroniques ouvre une nouvelle dimension dans le spectre sonore du saxophone. En 2001 Sleichim développe “BL!NDMAN ELECTRIC”, un programme de manipulation électronique de musique en direct qui est réalisé en collaboration étroite avec les compositeurs Heiner Goebbels et Helmut Oehring. Aussi le nouveau millénaire marque-t-il une période de multiples commandes pour de plus amples distributions. Pour l’Orchestre National de Lille il écrit une oeuvre symphonique avec video. Pour BL!NDMAN et le quatuor à cordes Mondriaan il compose l’oeuvre électroacoustique “Gestimmtseit” (2004) et “Carnyx” pour grand ensemble variable (Ars Musica 2005). A partir de 2006 Sleichim est “compositeur en résidence” pendant quatre ans à l’institut pour la recherche en musique électroacoustique ‘Grame’ à Lyon. Ils apportent leur collaboration entre autres à sa composition “Isotropes” pour le Collegium Vocale Gent (Festival de Saintes 2006), à “Mass 4 Turntables” pour BL!NDMAN [vox] et [sax] (Musica Antiqua 2008), et “Ruisveld” pour BL!NDMAN [sax] & Champ d’Action (de Singel 2008) .
Avec BL!NDMAN il enregistre plusieurs CDs: “Poortenbos” (1992) une suite pour quatuor de saxophones,“Dust Makes Damage” (1998), une sélection d’oeuvres contemporaines pour les 10 années de BL!NDMAN. Universal Music édite 4 CDs avec BL!NDMAN, présentant de la musique, des arrangements et des concepts de Sleichim: “BL!NDMAN PLAYS Bach” (2000): les transcriptions des partita pour orgue de la première période de Bach sont mondialisées,” Multiple Voice”(2002): les oeuvres polyphoniques du 12e au 16e siècle au saxophone gagnent le prix Klara Muziekprijs 2003 pour la meilleure production classique belge, “MAX!MAL BL!NDMAN” (2004): des oeuvres de l’ensemble légendaire “Maximalist!” qui n’avaient jamais été enregistrées, exécutées par BL!NDMAN renforcé de pianos, violoncelle et percussion, et “Mozart Machine” (2006) où Sleichim dévoile des canons égrillards qu’il attaque avec des voix de femmes et saxophones. A part cela, on peut entendre Sleichim entre autres avec Steve Lacy sur le CD “Antonyms”, avec Ictus sur les CDs “Terry Riley / InC” et “David Shea with Ictus” et sur “Thierry De Mey / UNDO”.
En 2007 Eric Sleichim est curateur du festival de musique contemporaine Music@Venture à deSingel et Amuz. Dans son programme, construit exclusivement autour de compositeurs vivants, il réserve une ample place pour l’électronique, les combinaisons avec d’autres formes d’art et de jeunes musiciens et compositeurs. En 2009 il crée les accompagnements pour les films muets “Secrets of a soul” et “Combat de boxe” et pour la Ruhrtriennale il collabore avec Ivo van Hove et Toneelgroep Amsterdam à la production “Teorema” de Pasolini. Pour le compte du Transit-festival 09 il compose une nouvelle oeuvre ‘…Unter den Hämmern’ pour Marcus Weiss (sax) et Yukiko Sugawara (piano). En 2010 il crée Kwadratur#2 / Transfo: un événement-total avec l’ensemble du Blindman Collective et avec Matt Wright (UK) et Olga Mink, il crée “Totem”, un programme pour 8 platines et video.
En 2011, ERic Sleichim fait “Utopia :: 47 – a very last Passion”, une commande du MA-Festiuval 5Bruges) et Klarafestival (Bruxelles) en une collaboration avec Muziektheater Transparant.
Dès que l’ouverture du MAS, Eric Sleichim est compositeur en résidence de ce nouveau musée à Anvers.